15.01.2020

Notre partenaire TEAM 2 donne la parole à notre Président lors d’un entretien

De formation mécanique à l’ICAM de Lille, Olivier Hutin a fait toute sa carrière dans l’industrie. Il y a onze ans, il a réalisé son rêve d’entrepreneur en reprenant la société Arras Maxei. Il nous parle de ses projets de développement pour que cette entreprise – qui a 120 ans – perdure encore au moins 100 ans de plus !

Comment passe-t-on des lampes de mineurs aux équipements de recyclage des huiles de transformateurs ?

Cette transformation est inscrite dans l’histoire de l’entreprise fondée en 1898 pour fabriquer des  lampes de mineurs. En 1957, elle fusionne avec une autre société spécialisée dans les équipements de production destinés aux bobineurs qui fabriquent et entretiennent des moteurs électriques et des transformateurs… Puis, avec la fermeture des mines, la fabrication des lampes de mineurs s’arrête et Arras Maxei se réoriente sur la fabrication de biens d’équipements, notamment ceux permettant le recyclage des huiles de transformateurs.

Quelle part de votre activité ces équipements de recyclage représentent-ils ?

Aujourd’hui, les machines de traitement des fluides diélectriques (huiles de transformateurs) représentent 20% de notre activité. Nous fabriquons aussi pour ces mêmes marchés des équipements d’imprégnation de bobinage et des étuves de séchage sous vide. Mais la croissance régulière de notre chiffre d’affaire s’explique surtout par le développement de notre activité de conception et fabrication de machines et outillages sur-mesure. Tous nos produits sont made in France mais nous les vendons dans le monde entier.

Comment expliquez-vous ce fort développement à l’international ?

Les équipements de recyclage des huiles de transformateurs sont un marché de niche. Nous sommes les seuls à fabriquer ce type de machines en France et nous n’avons que quelques concurrents dans le monde. Nous sommes reconnus pour la qualité de nos produits, l’excellence de notre SAV et la personnalisation que nous offrons.

Peut-on dire qu’Arras Maxei faisait du recyclage avant l’heure ?

Tout à fait, nous n’avons pas attendu la vague actuelle pour être tournés vers le recyclage. Nos premiers traitements d’huile ont été réalisés dans les années 30. Les fondateurs de l’entreprise ont été précurseurs dans le recyclage des huiles. A l’époque, ça n’était d’ailleurs pas forcément des huiles de transformateurs mais  plutôt des lubrifiants. On pouvait lire sur  nos installations mobiles : « Ne changez pas votre huile, rénovez-la par les procédés Maxei ». Aujourd’hui encore notre enjeu est de recycler les huiles contenues dans les transformateurs afin de préserver nos réserves fossiles et de minimiser l’impact environnemental lié aux filières de transport et d’incinération des huiles polluées.

Vous avez un passé de pionnier ; et l’avenir, comment le voyez-vous ?

Aujourd’hui, nous cherchons toujours à faire évoluer nos produits existants. Nous travaillons aussi avec TEAM2 sur des projets d’innovation, notamment sur un procédé de traitement des huiles polluées au PCB utilisées dans les anciennes générations de transformateurs. Les normes ont évolué et les procédés disponibles sur le marché ne sont pas optimaux et présentent des risques. Grâce à TEAM2, nous travaillons sur une alternative en collaboration avec un chercheur du CNRS et un thésard de l’école de Chimie de Lille. Nous avons également d’autres pistes d’innovations dans le traitement des gaz émanant de certaines opérations liées au traitement des huiles. Nous avons enfin un projet sur le plus long terme portant sur un procédé original de fabrication d’hydrogène.

Quel est le point commun entre le traitement d’huiles de transformateurs et la fabrication d’hydrogène ?

Nous avons un savoir-faire dans le domaine de l’énergie et dans le fonctionnement d’unités autonomes puisque nos machines de traitement d’huile sont automatisées et sécurisées afin de fonctionner sans présence humaine. Le procédé de fabrication d’hydrogène que nous envisageons s’appuierait sur ces mêmes technologies. 

Concernant la filière française du recyclage, quels sont selon vous ses atouts ?

En France, nous avons un environnement favorable au développement d’une filière du recyclage leader en Europe voire dans le monde. On est innovant, avec de belles entreprises, un savoir-faire dans la conception, des filières de formation de qualité et il existe de nombreux dispositifs pour accompagner l’innovation. Dans les Hauts-de-France, terre industrielle depuis toujours, nous avons de très belles écoles d’ingénieurs, la Région est « pro-industrie » en aidant le développement des entreprises et nous avons été réactifs dans le secteur du recyclage.

Et pour des entreprises comme la vôtre, quels sont facteurs de réussite ?

L’innovation est certainement l’une des principales clés du succès mais le chemin à suivre n’est pas toujours facile pour une PME, surtout pour les projets à très long terme où nous devons trouver des partenaires pour nous accompagner comme l’ADEME, la BPI ou la Région. Par ailleurs, les passerelles entre les PME et les laboratoires ou les universités sont à améliorer. Aujourd’hui, les industriels ne savent pas forcément ce qui se fait dans les universités et vice versa, cela ne facilite pas les échanges. Heureusement les pôles d’excellence et de compétitivité comme TEAM2 facilitent les relations entre les entreprises et les universités.

Comment voyez-vous l’avenir de l’économie circulaire ?

Nous ne sommes pas encore au niveau des pays nordiques pour la préservation de l’environnement mais les choses évoluent très vite et les jeunes générations y sont beaucoup plus sensibles. La France est aussi un pays touristique et elle se doit d’avoir une industrie propre. Et puis le savoir-faire français est mondialement reconnu. Bien que nos solutions soient parfois plus coûteuses, les grosses entreprises commencent à accepter le surcoût environnemental, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années. Leurs prises de conscience dans le domaine de l’environnement et de la consommation d’énergie sont de plus en plus importantes.

Pour conclure que pourrions-nous vous souhaiter pour 2020 ?

Nous allons poursuivre l’amélioration de nos produits propres en y intégrant les dernières technologies et les différentes innovations en cours de développement. Nous souhaitons encore étendre notre présence à l’international et faire mieux connaitre notre activité de conception et de réalisation de machines spéciales afin d’élargir notre clientèle. Nous voulons continuer d’innover, et nous restons à l’écoute d’éventuelles opportunités de croissance externe.

Recommended Posts

No comment yet, add your voice below!


Add a Comment